Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Aéropolis
Archives
Derniers commentaires
12 octobre 2008

La criiiiiiiiiise

Tout a été dit, écrit, pensé.

Et pourtant je ne résiste pas à la tentation d'ajouter mon avis digne de désintérêt:

L'oprobre est jetée aujourd'hui sur celui-là même qu'hier on nous présentait comme l'idéal de l'homme moderne (le trader, le financier, le type qui balance ses truismes misérables dans les magazines de "management"); il arborait alors crânement sa réussite sociale en garant son 4x4 noir en double file et en faisant de grands gestes autoritaires dans les lieux publics lorsqu'il s'adressait à son oreillette Blue-tooth; la société moderne va donc devoir se trouver un nouvel exemple, peut-être ?
Il n'en reste pas moins que, même si l'on n'assimile pas la réussite à cette forme d'esbrouffe disgracieux et pitoyable, je ne connais personne qui se refuserait à acquérir rapidement des sommes colossales d'argent grâce à de simples opérations financières: ce qui différencie à notre époque celui qui gagne de celui qui perd, ce n'est ni le cynisme de l'un contre la morale de l'autre, mais plus simplement la connaissance du mode opératoire qui permet au premier de faire ce dont rêve le second. Il n'y a, dans la vraie vie, aucun contre-exemple, personne qui refuserait de faire une plus-value sur la vente d'un bien immobilier ou qui s'intéresserait de près à l'usage qui est fait de son argent, pour peu qu'il lui rapporte...
==> Soyons donc un peu honnêtes et raisonnables dans notre façon de réagir face à ce désastre.

Dès que l'orage sera passé, que tout sera redevenu "normal", les ardents combattants de la croissance maîtrisée redeviendront inaudibles et l'humanité reprendra sa folle course en avant. Il se trouvera même, sans doute, des économistes libéraux (au mauvais sens du terme) de mauvaise foi (cela doit exister...) pour affirmer sans rougir que la remise à flot au moyen de l'intervention publique est -in fine- l'ultime manifestation, la preuve même, de l'action de la fameuse "main invisible" imaginée par A. Smith et largement travestie depuis par ses interprêtes successifs.
==> Efforçons-nous donc de rester lucides face aux interprêtations que les experts auto-proclamés nous assènerons après la bataille (j'ai le souvenir que l'un d'entre eux, et non des moindres, déclarait sans barguigner en avril ou mai de cette année, que la crise était terminée !).

S'il s'avérait que la force politique ne parvenait pas à juguler ce misérable pataquès, c'en serait définitivement fini de l'illusion que l'économie peut apporter la paix et l'harmonie (par une vertueuse spirale menant les peuples vers la Démocratie grâce à l'échange des idées qui accompagne nécessairement celui des produits...).
On peut juste imaginer que l'entreprise, dans son souci de croissance, n'oublie pas qu'elle aura besoin de clients pour arriver à ses objectifs -ce qui ne peut plus advenir dans une société vérolée par le chômage et la pauvreté.
N'attendons pas cependant de l'entreprise une vertu sociale, dès lors que son objectif est de croître, de générer du profit et d'enrichir ses actionnaires (ceux que l'on a bien été heureux de trouver au début de l'histoire, soit dit en passant); elle n'a, tout au plus, qu'une fonction sociale dans la mesure où elle s'insère dans le jeu des rapports entre êtres humains, et le fait de chercher à y insérer des considérations d'ordre moral témoigne tout simplement d'une erreur de "cadrage".
L'équilibre (pour ne pas parler de bénéfice...) social ne peut donc réellement se concevoir que dans le champ de l'intervention politique, par le jeu des obligations et des règles imposées au monde économique; envisager le laisser-faire c'est accepter, au final, le laisser-aller vers la disparition de la Démocratie.
==> Soyons donc attentifs à ce que la réponse soit politique et s'impose au marché, faute de quoi nous revivrons inévitablement la même situation.

Publicité
Commentaires
Aéropolis
Publicité
Publicité