Clés pour entrer dans le Onfrayland / Préambule

...petit guide sans prétention à l'usage du futur lecteur des ouvrages de Michel Onfray:

Tout d'abord la clé du personnage et de sa philosophie hédoniste et farouchement athée: une enfance plongée dans ce que le carcan religieux a produit de plus caricatural: un pensionnat de salésiens en Normandie; il s'en explique -pour la 1ère fois me semble t'il- dans son dernier opus qui ressemble à une extraction de pus avant d'éclore d'une proposition philosophique et politique: "La puissance d'exister".

Bien que libéré du ressentiment (c'est lui qui l'affirme, ses propos démontrant le contraire, ce en quoi je pense d'ailleurs qu'il est en rupture avec son éthique basée sur l'accord nécessaire entre la vie, les propos et l'éthique), il opère une charge talentueuse et lumineuse contre toute forme de dévotion à une quelconque "transcendance".

Son combat à lui, c'est la vie joyeuse ici et maintenant en lieu et place de la mortification expiatoire en vue d'une éternité hypothétique ailleurs et plus tard...

Pourfendeur acharné -car convaincu- de la "pulsion de mort" qui sert -selon lui- de soubassement et de ligne de conduite au sein de toutes les religions monothéistes, il milite avec talent et ferveur pour un hédonisme décomplexé et débarrassé de ses oripeaux porcins, une éthique basée sur la construction rayonnante, consciente et raisonnée, d'une existence qui assume et revendique sa part physiologique et organique.

Chez Onfray, l'âme prend un joli coup de pied au cul -si je puis me permettre ce misérable raccourci- pour retourner à la place qui est la sienne: le cerveau et le corps, dont il fait intimement partie.

Pas d'idée en suspension dans l'éther, qui serait disponible pour l'individu éclairé, comme dans toute la lignée remontant au Platonisme, car chaque individu porte sa propre lumière en lui: grâce à Onfray, le lampadaire est supplanté par la lampe frontale de l'archéologue...

Sur la forme, cet homme-là use et abuse d'un style que personnellement je trouve entrainant -bien que parfois inutilement alourdi par des constructions, des juxtapositions et des usages particuliers.

C'est tout l'objet de ce modeste et illusoire guidounet, que de te donner mon interpretation de ce que j'ai pu comprendre du monde "Onfrayen".

Attention: M.Onfray ne "croit pas en" quelquechose, il "tient pour" une vision du Monde, ce qui a au moins le mérite d'exprimer la part volontaire revendiquée dans sa démarche, en opposition avec la passivité suggérée par le verbe "croire"; bref, il est à la barre de son navire, il "tient pour...", il ne compte pas sur un quelconque au-delà pour échafauder sa propre métaphysique.

A suivre...